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Au moment où la planète brûle, Haude Bernabé nous invite par son art à réinventer d’autres manières d’habiter ce monde.

A l’aube du siècle dernier, la théoricienne du socialisme Rosa Luxemburg fut enfermée pour son engagement contre la guerre dans une prison à Breslau en Pologne. Du fond de sa cellule, la grande révolutionnaire réalisa un herbier avec les fleurs envoyées par ses amies et celles glanées dans la cour des établissements pénitenciers. Par ce geste en apparence dérisoire et futile, la grande révolutionnaire poursuivait, en fait, la puissance de l’élan vital qui l’avait porté dans son militantisme. Ne rendait-elle pas, ainsi, hommage à la vie, malgré la violence et la haine de ceux qui l’avaient incarcéré, en restant toujours attentive à la moindre des plantes, au chant des oiseaux ou à la forme des nuages ?

Cette capacité à s’émerveiller encore de la prodigalité de la nature, dans un monde qui ne cesse de nous en détourner, irrigue la démarche artistique d’Haude Bernabe. Ses deux dernières séries d’œuvres, que l’on peut découvrir à la galerie Claire Corcia, ne témoignent-elle pas d’une forme résistance poétique semblable à celle de la constitution des herbiers de Rosa Luxemburg ? Haude Bernabe ne s’attache-t-elle pas à magnifier la beauté plastique des motifs végétaux de plantes qu’elle collecte au cours de ses voyages en Afrique, ou qu’elle récupère auprès de ses amis, comme autant de témoignages du caractère sacré de cette nature menacée ? "Les paradis perdus" furent, notamment, initiés lors d’un séjour au Togo, en 2019, durant lequel l’artiste pu découvrir les propriétés tinctoriales de la jeune feuille de teck. Elle préleva leur empreinte en se servant de leur sève, afin d’en saisir toute la beauté graphique. Les dessins révèlent, ainsi, la dimension esthétique des lignes de ces végétaux à la manière de compositions mathématiques et fractales. De par sa formation d’ingénieure agronome, l’artiste peut parfaitement repérer la richesse plastique de ces plantes susceptibles de disparaitre sous l’effet de la dégradation des écosystèmes.

Extrait du texte de Philippe Godin, critique d'art, publié le 23 juin 2024

Totalité de l'article ici

Haude BERNABÉ, sculptrice française, née  à Brest, vit et travaille à Paris. Au-delà de la présence de ses œuvres dans de nombreuses collections particulières en France et à l’étranger, dont la collection Cérès Franco d’art contemporain, ce qui frappe chez cette sculptrice, est la force de sa création…

…Les sculptures d’Haude Bernabé ont cette brutale présence du cri primal derrière lequel la composition mathématique n’est jamais loin. Un univers que l’on se dépêcherait de rapprocher des arts premiers mais qui bien au-delà des clivages et des catégories est une démarche éminemment personnelle sans concession aux modes dans lequel l’intelligence intuitive et la réflexion constructiviste se mêlent étroitement.

Un vrai coup de cœur dans un paysage artistique actuel où la cosmétique l’emporte sur la puissance du projeté. Un paysage ou la sculpture « Fashionable » des apprentis Jeff Koons devient une norme à laquelle se conformer au risque d’être hors du coup. L’œuvre de la sculptrice nous rappelle qu’au-delà des effets de mode et des « concept artists » La sculpture, sinon l’Art est affaire de Tripes, de vision, d’émotion et de vision, que cet ensemble est parfois beau comme un jour de printemps, parfois torturé, puissant comme une tempête en mer et que ces différents états en définissent le sens.

 

“Haude au metal”  Kossi Aguessy, 3 avril 2014

 

https://joyana.fr/haude-au-metal

Born in Brest, Haude Bernabé lives and works in Paris. Beyond the fact her works are part of many private collections in France and abroad, including the Cérès Franco contemporary art collection in Montolieu, what strikes through her works as a sculptor is its strength, almost as a “force majeur” of creation.

 … Bernabé Haude’s sculptures have this prominent presence of primal scream, scream behind which the mathematical composure is never far. Rushing into labeling that universe of her primitive art would be damageable to her highly personal approach without concession to trends or fashion. A universe in which the intuitive intelligence and the constructivist mindset mingle closely.

Haude Bernabé’s work rises way beyond the divisions and categories in a current artistic landscape where cosmetic outweighs the power of the Ideas. A landscape where the "Fashionable" of apprentices Jeff Koons becomes a standard to comply with.

Haude Bernabé’s work reminds us that beyond fads and "concept artists”, sculpture,  Art is a matter of conviction, vision and emotion, which is to be sometimes as beautiful as a spring day, sometimes tortured, powerful as a storm over the sea and that these different states compose the meaning of it.

Kossi Aguessy, 3rd april 2014

 

Le site présente une selection d'oeuvres de 2013 à aujourd'hui.

 

 

                                     Photo polaroid copyright Maripol

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